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Anarchive
1. L’anarchive se définit [dans le cadre du projet “Immédiation”] comme un répertoire de traces d’événements collaboratifs de recherche-création. Les traces ne sont pas inertes, elles sont porteuses de potentiels. Elles sont réactivables, et leur réactivation aide à déclencher un nouvel événement qui prolonge le processus de création dont elles proviennent en une nouvelle itération.
2. Ainsi l’anarchive n’est pas une documentation d’une activité passée. Bien plutôt, elle est une boucle rétroactive positive où les lignes de processus créatifs s’augmentent en s’entrelaçant, sous variation continue.
3. L’arnarchive requiert une documentation (l’archive) d’où partir et à travers laquelle se transformer. L’anarchive est l’excès d’énergie contenu dans l’archive : c’est une sorte de supplément ou de plus-value de l’archive.
4. Sa nature surnuméraire ou excessive signifie qu’elle n’est jamais pleinement contenue dans aucune archive particulière (…). Elle n’est jamais contenue dans un objet. L’anarchive est faite de mouvements formateurs qui entrent et sortent de l’archive. Les objets contenus dans l’archive lui servent de tremplins. L’anarchive comme telle est constituée de tendances formatrices, de forces compositionnelles qui cherchent de nouvelles prises de forme ; des appels vers de nouveaux processus. Les archives sont ses zones de transit.
5. Puisque qu’elle excède l’archive et ne peut être contenue dans aucun objet singulier ou collection d’objets, l’anarchive est par nature un phénomène transversal. Elle s’active dans ses relais : entre les matières, entre les expressions verbales et matérielles, entre les archivages digitaux et hors-ligne, et par-dessus tout, entre les différentes formes d’archive qu’elle peut prendre et les interactions collaboratives en personne qui réactivent les traces anarchivistiques, et qui, à leur tour, en créent de nouvelles.
6. L’anarchive appartient à l’événement. C’est une des formes dérivées de l’événement, ou une plus-value de l’événement. [Pour cette raison, elle a constitué un élément essentiel du projet “Immédiations”, dont l’objet était de développer une approche de la recherche-création conçue comme pratique de design d’événements, ou pour être exacts, comme une pratique de création de “plate-fromes innovantes pour organiser et orienter la co-présence et la collaboration dans la rencontre.”]
7. Du point de vue de l’anarchive, une recherche-création est un processus. L’anarchive est une technique pour faire d’une recherche-création une machine à créer des processus. De nombreux produits sont produits, mais ils ne constituent pas le produit. Ils constituent l’indexation visible de la prise d’effet du processus : ils sont l’incarnation de ses traces (ce qui nous ramène, cycliquement, au point 1.)
définition établie dans le cadre du projet Immediation (SenseLab) traduction d’après senselab.ca/wp2/immediations/anarchiving/anarchive-concise-definition