Compte rendu Atelier du 18/02/2015
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Studio Keller

Poursuivre le travail de l’haptique et du pondéral encore une fois
pourquoi ? Parce que cela me plaît mais aussi :
– une interrogation et quelques blessures, Carole au dernier atelier notamment.
puis revenir ? Repartir de
retendre un espace homogène ? une toile de fond attentionnel
question de la continuité ( continuité d’un fond attentionel / activité dirigée ) et du ponctuel, de l’évènement
– réactionnel
– directionnel
donc d’un côté :
– développer une pratique qui offre beaucoup d’espace et donc de moins en moins de supports / équilibration ( autonomie, subjectivité…)
mais aussi de fait de l’autre côté
– trouver des moyens pour développer une force qui puisse être continue, changeante ( sans quoi le contact s’interrompt)
revenir sur le travail de la tonicité, des modulations toniques et donc de l’expressivité.
Pour mémoire :
« Pour Bertha et Karel Bobath, créateurs d’une technique de rééducation2, le tonus est la disponibilité d’un muscle à se laisser étirer. En fait, la notion de tonus déborde le système musculaire ; chaque cellule, chaque système vivant répond à une double nécessité : se différencier et s’individuer, mais rester en lien. Pour cela, il faut marquer une limite et polariser l’espace en dedans/dehors. Dès lors qu’une différenciation est marquée par une zone d’échange – la membrane cellulaire en est un bel exemple –, il faut établir un niveau de tension interne, qui doit pouvoir fluctuer. Il faut en effet répondre aux variations de pression externe, mais aussi appuyer sur le monde : un être vivant n’est pas seulement adaptatif, il est aussi actif et créatif. Il est d’ailleurs préférable de parler de tonicité, c’est-à-dire de la fonction de modulation du tonus en tant que dialogue avec le monde. On voit bien dès les premières heures de vie comment le bébé module sa tension et sa forme, ce qui trame sa relation. Il se rend plus ou moins accessible, impressible, appuie plus ou moins sur le monde qui l’entoure, avec des nuances de qualité. Cette faculté s’anéantit dans la dépression, où dominent l’écrasement et la fatigue. À l’inverse, dans l’état maniaque, on assiste à une sorte d’inflation tonique associée à un sentiment de toute- puissance, d’absence de limite. La construction du corps passe donc par l’élaboration d’une tonicité en lien avec la disponibilité et la vigilance. Nous sommes sans cesse affectés par ce qui nous entoure : sollicités, intéressés, menacés, confortés, confrontés… En retour, nous affectons le monde. Par ces fluctuations, ce qui advient autour de moi m’affecte et résonne dans mon corps. »
Mémoire d’appui  Benoît Lessage
Pour la pratique de l’Alexander
– Une attention dirigée et stabilisée ( ces deux aspects semblent complémentaires ) s’accompagne d’une continuité des modulations toniques. Réduire la réactivité de façon à ce qu’il n’y aie pas de heurts dans le changement tonique qui s’accompagnent souvent de contraction et qui perturbe la continuité du passage gravitaire.
Donc arrivée puis la minute du Dc Romain pendant ce retour chez soi…
ce qui ouvre sur une première danse
ensuite, « tout de suite » en trio
pourquoi pas sortir du frontal, du duo, du face à face, pour poursuivre la question du périphérique, de l’haptique et d’une colonne traversée et organisée, soutenue par l’activité sensorielle de la périphérie ?
ajouter à cela la question de l’expressivité
autrement dit chacun de mes gestes est adressé à la personne/centrale/colonne je reste donc ouvert à son effet… et par voie de conséquence j’engage mon centre.
se pose ensuite la question de l’accompagnement
je suis le stimulant, celui qui a en charge de soutenir, stimuler la personne/colonne.
mais qu’en est-il de ma qualité d’organisation ? de la continuité de mon organisation, de ma tonicité dans cette fonction là.
nous avons donc
1- une continuité de mon organisation : fond tonique en freeflow (flux libre)
pour Geneviève
2- sur laquelle s’inscrit des stimulations, des intentions, des affectes, des modulations adressées.
retour au duo
avec cette question :
et si l’un sollicite l’autre ?
Un fond tonique qui reçoit des évènements
un fond tonique qui produit des évènements
et le partage de ce fond tonique sur lequel, lesquels s’impriment des évènements mais conserver un freeflow
puis finir sur le groupe tous ensemble deux toucher partagé, un mouvement d’ensemble partagé dans lesquels vont surgir des irrégularités ( fixer cheville, poignets etc) puis laisser cela se développer en danse avec en fond la minute du Dc Romain.
de fait, je repense ce matin à Mille plateaux entre tissage strié et lisse ( broderie et feutre ) et par effet d’association à ceci :
« Ce qui demeure est lié au vecteur gravitaire, premier invariant qui construit un sentiment de continuité de soi, un fond d’où les gestes s’espacent et se séparent pour aller à la rencontre du monde. C’est une demeure posturale, mais aussi affective et pulsionnelle, qui reflète l’historicité de la constitution d’une certaine image de soi et de son corps. Pour que des informations tactiles puissent circuler, d’un côté et de l’autre, il faut qu’il y ait un champ métastable de résonance, un fond tonique partagé, c’est-à-dire une empathie tonique. Si le praticien a l’initiative de moduler un espace d’affordances pour le patient12, c’est que ses gestes sont radicalement mus, et dirigés presqu’à l’aveugle, par les affordances perceptives et sensorielles qu’il perçoit chez l’autre, et qui émergent progressivement en tant que signaux de son organisation tensive – signature singulière de la distribution de tensions musculaires, de différents indices et typologies de tonus, de la circulation du souffle. Cela implique que les possibilités d’action proposées par le praticien sont tout d’abord indexées aux potentiels d’action de la personne touchée, et en découlent : la trame des densités et des raréfactions de sa spatialité perceptive, de ses propensions directionnelles, de ses préférences de coordination, de ses trajectoires articulaires plus ou moins aisées, dessine en effet un paysage dynamique qui exprime une activité posturale anticipatrice, qu’on pourrait appréhender globalement comme pré-mouvement13. Si le tonus est une notion éminemment temporelle, l’accordage tonique qui initie la relation est la synchronisation de deux temporalités, c’est-à-dire de deux types de construction du rapport à l’invariant gravitaire et à l’orientation spatiale : le toucher, ici, est plus proche de l’audition que de la vision, car il partage avec l’écoute le régime du séquentiel, des durées et des rythmes, des contractions et des dilatations, des silences et des intensités. »
Carla Bottiglieri soigner l’imaginaire du geste