La niche écologique au sein de laquelle un individu évolue recèle un ensemble de propriétés physiques et sociales. Cette appropriation lui permet de survivre et d’avoir un ensemble d’activités orientées. Pour l’organisme, des objets matériels du milieu, des savoir-faire sociaux prennent ainsi ains le statut d’outils. Ce sont des objets matériels ou non, que l’individu, dans son développement, doit tenter de maîtriser pour les mettre au service de ses finalités.
Dans cette niche, l’organisme est soumis à des flux qui atteignent les systèmes sensoriels dont il est doté. Un flux est constitué par une source qui émet de manière continue et orientée un agent susceptible d’irriter une surface, le capteur. Les relations spatiales ntre la source et le capteur varient. Si c’est la source qui est en mouvement, la situation est dite passive. Si ce sont les mouvements du capteur qui créent des variations, on parle alors de situation active. Dans bien des cas, on peut observer des situations mixtes, où source et capteurs sont mobiles.
C’est la sensibilité profonde qui signale les mouvements du capteur. Ces signaux indiquent l’état de tension des muscles et de tendons, la position et la vitesse de déplacement d’une articulation, etc. La coordination entre la sensibilité profonde et les signaux issues des flux sensoriels va constituer la fonction proprioceptive. La proprioception n’est pas un fait biologique, c’est une coordination susceptible de se modifier en fonction des interactions entre l’organisme et son milieu.

A. Bullinger “Le développement sensori-moteur de l’enfant”