TNT/manufacture de chaussures/ 1999/2001

Rencontres

1996, je « racine » au conservatoire.
De l’autre côté de la place (Jacques Thibaud), au Beaux-Arts, à quelques pas, Catherine Contour et Emmanuel Huynh enseignent. L’atelier s’appelle, je m’en souviens encore « ni chair, ni poisson ». On y expérimente le poids. Quelques mois plus tard, qui deviendront des années, j’assiste au travail de La Ribot, d’Emmanuelle Huynh (Mua) et rencontre un soir « chambre », la proposition de Catherine Contour. C’est dans un hôtel un peu « miteux », quartier de la gare. Un danseur se réchauffe à un radiateur et bientôt, une danseuse y ouvrira la fenêtre pour hurler un cri sans voix. Je ressens un désir de désordre sans nom et un appel à oeuvrer en silence pour ce qui m’importe.
Chambre
2001
A l’invitation du TNT et pour inaugurer une association de 3 ans, j’imagine une nouvelle étape de Chambre pour Bordeaux.
Après 5 ans d’expériences riches et variées, je souhaite repositionner les enjeux du projet et les adapter au contexte de cette ville. Je réunis pour cela deux danseurs ayant participé au tout début de l’aventure : Christine Burgos et Olivier Gelpe et deux nouveaux partenaires, improvisateurs et performeurs hors pair : Jennifer Lacey et Benoit Lachambre (au nom prédestiné!).
Chambre se déplace dans trois quartiers aux ambiances contrastées : la gare, le centre historique, une porte. Les spectateurs sont invités à une forme de dérive dans leur ville du petit matin à tard dans la nuit.
Carole Bodin accompagne cette étape en qualité de témoin et expérimente des formes d’entretiens avec certains spectateurs pour nourrir son témoignage.

photo © Jean-Baptiste Huynh
Múa est à vivre comme une expérience où obscurité-lumière, apparition-disparition, silence-musique, danse et immobilité sont les interfaces d’une seule et même chose : l’avènement à soi-même et au monde. »
Emmanuelle Huynh
Video

 

 

« Je vois des mouvements dans des espaces perdus. Je sens comment la vastitude, si simple, est un lieu pour les larmes. Je sens que ce que je cherche avec conviction je ne peux pas savoir ce que c’est. C’est en ne le voyant jamais à découvert que je le connais le mieux. Comme des échanges sous la mer.
Je pense qu’il faudrait des espaces perdus. Il faudrait cesser de les démolir. Il faudrait construire des espaces perdus.
Des espaces vides, vastes.
Des espaces libres, des espaces nus, où tout peut s’inscrire, où l’image est parfaitement visible dans son intégrité, dans son intégralité, pour tous les spectateurs, et proche de chacun d’eux.
(…)
Qu’on nous laisse la place des larmes. »
— Claude Régy, Espaces perdus
Clic (to play)
La Ribot Distinguida
Directed by Luc Peter
Depuis dix ans, l’artiste aux cheveux de feu La Ribot parcourt le monde avec des performances à la croisée des mondes de la danse, des arts visuels et de la performance. Ses performances humoristiques et provocatrices exploitent les infinies possibilités expressives du corps : politiques, neutres, minimalistes, simples, complexes, sexuelles. Entre deux représentations à la Tate Modern de Londres, La Ribot parle avec franchise de ses méthodes de travail et de sa passion pour la danse et l’art. Le film de Peter capture la personnalité très personnelle de La Ribot et offre un portrait intime de l’une des artistes les plus dynamiques et importantes de ces dernières années.
Pièces remarquables présentées :
Piezas Distinguidas shown:
01 Oh! Compositione No. 22, 1997
02 Outsized Baggage, No. 28, 2000
03 Another Bloody Mary, No. 27, 2000
04 Capricho Mio, No. 8, 1994
05 Manuel de uso, No. 20, 1997
06 No. 14, No. 14, 1996
07 !Ya me gusteria a mi ser pez!, No. 6, 1993
08 de la Mancha, No. 31, 2000
09 Eufemia, No. 5, 1993
10 Zurrutada, No. 32, 2000
11 No. 26, No. 26, 1997
12 Chair 2000, No. 29, 2000
13 Narcisa, No. 16, 1996